Aujourd’hui, dans notre rubrique Une autobiographie à lire, nous faisons un détour du côté de la Bretagne, terre natale de Chateaubriand, auteur des Mémoires d’outre-tombe. Brillant homme de lettres et politicien engagé, Chateaubriand nous dévoile les coulisses de soixante-dix années de sa vie : son enfance, sa carrière littéraire et politique. Le génie de son récit, c’est qu’il possède toutes les caractéristiques d’une autobiographie, accompagné de sa sensibilité poétique et du récit de faits historiques.
L’histoire de Chateaubriand
François-René de Chateaubriand est né en 1768 à Saint-Malo. Alors enfant, son père fait l’acquisition du château de Combourg en Bretagne, où la famille s’installe à partir de 1777. Chateaubriand vit une enfance morose, mais gaie et cultivée. À la suite d’un début de carrière militaire, il entre à la cour à 19 ans. Successivement, il entreprend des études aux collèges de Dol-de-Bretagne, de Rennes et de Dinan. Il assiste à la prise de la Bastille en 1789.
Ministre des Affaires étrangères en 1822, sous le règne de Charles X, sa carrière se détermine par les responsabilités politiques et le voyage. Ainsi, il part un an en Amérique. De retour à Saint-Malo, il se marie avec Céleste Buisson de la Vigne. Ils s’exilent tous deux à Londres suite au combat des armées de la République.
Sa femme emprisonnée à Londres, il rentre seul en France en 1800 et s’installe à Paris. Sa famille reste dans le château familial de Combourg. Il fait ses débuts littéraires, inspirés par Rousseau et Corneille, en rédigeant des vers pour l’Almanach des Muses. Un grand succès survient lors de la publication de ses premiers romans. Sa carrière politique débute aux côtés de Napoléon Bonaparte. À l’exécution du Duc d’Enghien, il démissionne.
Pendant un an, il voyage en Orient et s’installe à la campagne avec son épouse à sa libération. Il consacre son temps à l’écriture et publie Les martyrs et Itinéraire de Paris à Jérusalem. En 1815, il rejoint l’Académie française en étant nommé ministre d’État et pair de France. Il devient ensuite ambassadeur en Allemagne et en Italie.
En 1830, il se retire de la politique et se consacre à la rédaction de ses mémoires. Il décède à Paris en 1848. Ses Mémoires d’outre-tombe sont publiées l’année de son décès, qui lui permettent d’atteindre la prospérité.
Son autobiographie : Mémoires d’outre-tombe
N’ayant pas eu pour vocation première à écrire ses mémoires, c’est en entendant le chant d’une grive au parc de Montboissier, que Chateaubriand, épris d’une nostalgie sans pareille, commence sa rédaction. Le livre est divisé en plusieurs volumes, dans lesquels il aborde son enfance, ses carrières politiques et littéraires, tout en témoignant de l’Histoire de France du 19ᵉ siècle.
Homme de lettres engagé politiquement, Chateaubriand assiste, en effet, aux grands événements qui ont secoué l’Europe de son temps. De la Révolution française en passant par le Premier Empire, il mêle ses réflexions et aspirations personnelles à ces grands faits historiques.
Chateaubriand revient sur 70 années de sa vie en liant mémoires et poésie : on trouve son ouvrage parmi les meilleurs exemples de proses de la littérature française. Les Mémoires d'outre-tombe sont décrites par Jean d’Ormesson comme un “chef-d'œuvre absolu”. Ce livre a une connotation de confidence faite envers le lecteur tout en suivant le cheminement factuel de l’Histoire de France.
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