L’autobiographie a le pouvoir de faire perdurer la mémoire d’une famille, d’un peuple... L’Étrangère de Valérie Toranian en est le parfait exemple. C’est aujourd’hui cette œuvre que nous avons souhaité vous faire découvrir dans notre rubrique littéraire. Valérie y fait le récit de la vie de sa grand-mère, Aravni, survivante du génocide arménien. Le portrait dressé par l’ancienne journaliste est touchant et nous montre que ces événements marquent de façon indélébile plusieurs générations et qu’il est encore difficile pour certains survivants de se livrer, près de 100 ans après les faits.
Qui est Valérie Toranian ?
Née en 1962, Valérie Toranian est issue d’une famille arménienne, rescapée du génocide et récemment arrivée à Marseille, en 1920. Son père décède alors qu’elle n’a que 15 ans. Sa mère est professeure de français, de latin et de grec.
À la suite de nombreux emplois dans la presse, elle devient pigiste dans les années 80 pour des magazines féminins (le pigiste est un journaliste rémunéré à l’article, au reportage ou à la photo… il travaille donc sur des missions ponctuelles). Elle signe ses premiers articles dans le magazine féminin Elle, en 1989. À partir de 94, elle gravit les échelons, devenant ainsi responsable de la rubrique beauté chez Elle.
Rédactrice en chef à partir de 1998, elle devient directrice de la rédaction du magazine Elle en 2002 et finit au poste de responsable de la marque à l’internationale en 2007. Féministe engagée, elle est à l’origine d’un débat avec les candidats à la présidentielle de cette même année au sujet de leurs propositions pour les femmes. Elle sera chroniqueuse pour l’émission La Nouvelle Édition sur Canal+.
Une autobiographie difficile
Valérie souhaite en savoir plus sur le parcours de sa grand-mère, Aravni, elle en garde malheureusement le secret. Après avoir gardé le silence pendant plusieurs années, Aravni se décide un jour de se livrer à Valérie, malgré la difficulté de son parcours.
“Elle tricote. Je sors mon carnet. '- Raconte-moi précisément ce qui s'est passé dans les convois... - Plus tard…' Je rêve de recueillir cette histoire qui est aussi la mienne et elle s'y oppose comme une gamine butée. '- Quand plus tard ? - Quand tu auras eu ton bébé.' ” Valérie Toranian, L’Étrangère, 2015
Valérie nous raconte la dure existence de sa grand-mère, dont le destin a été chamboulé par l’Histoire. Fuyant le génocide arménien en 1915 étant enfant, ces événements feront d’elle une grand-mère intransigeante. Elle nous raconte son arrivée en France, après avoir fui son pays natal.
Alors âgée de 17 ans, elle parvient à fuir le génocide en se cachant sous un amas de cadavres. Elle passe le restant de sa vie réfugiée à Alep jusqu’à la rencontre de son mari, un intellectuel français, qui sera sa porte de sortie et lui fera découvrir le Paris des années 1970. Aux yeux de Valérie, elle est ‘Nani’, qui lui fait honte comparée à sa grand-mère française, mais qu’elle adore paradoxalement.
Si l’Arménie a toujours été aussi présente dans la vie de l’auteure, c’est grâce à Nani, sa grand-mère arménienne. Attristée que la mémoire du génocide arménien soit passée sous silence pendant celle de la Shoah gagne en reconnaissance, c’est lors de sa première grossesse que Valérie se décide à retracer le parcours de sa grand-mère.
Grâce à sa plume légère, l’auteure raconte aussi sa propre enfance entre une mère française et un père arménien. L’histoire, reconstruite selon les faits racontés par Aravni, a demandé un effort pour recueillir et honorer la mémoire de cet événement historique qui fut passé sous silence.
À vous d’écrire votre histoire
À la manière de Valérie Toranian, mettez-vous dans la peau d’une ou d’un journaliste et consacrez de votre temps à l’écriture de la biographie de l’un de vos proches. Entoureo propose un tel service, tout en simplifiant votre travail, en retranscrivant des enregistrements audio et en mettant automatiquement en page votre livre.